L'utilisation du cheval par l'homme à des fins thérapeutiques et de rééducation remonte à l'époque de la Grèce antique.
Hippocrate (Vème siècle ACN) recommandait l'équitation pour traiter différentes problématiques, dont l'insomnie.Le médecin personnel de l'empereur Marc Aurèle (IIème siècle ACN) l'encourageait à pratiquer assidûment l'équitation afin d'améliorer sa confiance en lui et son auto-estime, dans la mesure où il restait paralysé par l'indécision lorsqu'il devait prendre des décisions d'état de la plus haute importance.
Je trouve donc assez amusant d'entendre de nos jours parler "d'effet de mode", lorsque le sujet de l'hippothérapie est évoqué.
L'homo postindistrualis virtualis, qui parle et pense cela, est tout simplement mal informé sur l'historique relationnel entre nos deux espèces.
Les chevaux sont nos compagnons depuis des siècles.
S'ils ont permis à nos ancêtres de faire la guerre; de se déplacer; de cultiver les terres jusqu'à l'invention du moteur, ils sont aujourd'hui élevés et exploités à des fins d'usage sportif et de loisir.
Fort heureusement, d'ailleurs, car le cheval serait peut-être une espèce en voie d'extinction... car il n'y a plus assez d'espaces naturels disponibles pour leur permettre de renouer avec le mode de vie en liberté grégaire qui était le leur avant leur domestication.
Cependant, le chemin qui mène aux plaisirs de l'aventure équestre est pavé d'épreuves; de difficultés; de contraintes techniques; de doutes; de douleurs physiques, mentales et émotionnelles. Mais nous y rencontrons aussi la vaste palette d'émotions positives qu'éveille en nous le contact avec les chevaux: fierté, joie, émerveillement, gratitude, béatitude.
J'ai la conviction que si un cheval provoque en quelqu'un ce type d'émotions, c'est la garantie qu'il sera un bon compagnon d'évolution pour cette personne, quel que soit l'objectif poursuivi, qu'il soit thérapeutique ou pas.
Mon pari est de vivre avec le troupeau une aventure de partages et d'expériences de coeurs à coeurs,
d'âmes à âmes et de corps à corps.
Travailler au quotidien avec les chevaux signifie, pour moi, leur proposer de vivre des moments uniques avec des êtres humains qui ont besoin de se rencontrer, de se reconnaître et d'apprendre à s'aimer.
Je définirais ma fonction comme facilitatrice, ici et maintenant, de chaque rencontre entre une personne et "mes" chevaux.